1955 : Veronika Voss, actrice déchue du 3e Reich, souffre de terribles douleurs l’obligeant à se faire soigner par une mystérieuse femme médecin, le docteur Katz, qui administre des calmants à ses patients en échange d’un testament en sa faveur.
Un soir Veronika fait la rencontre de Robert Krohn… Pourquoi R. Krohn, journaliste sportif, tient-il tant à faire un reportage sur cette ancienne star ?
Qu’est-ce qui fait courir Herr Robert Krohn, qui, chargé d’interviewer les deux vedettes de l’équipe de foot, gagnante de la coupe du monde 1954, choisit de suivre cette ex-vedette de cinéma, minée par la morphine ?
Jean Douchet, critique et historien du cinéma
Né en 1929, il a fait des études de philosophie à la Sorbonne, où il a suivi les cours de G. Bachelard : « Il m’a fait découvrir l’importance de l’imaginaire. L’imagination est une fonction dynamique majeure du psychisme humain. Pour agir, il faut d’abord imaginer… L’imaginaire est une force de la vie, il fabrique le réel, et impose son existence à l’existence… Le cinéma c’est de l’imaginaire en marche… La critique c’est un art d’aimer, qui demande passion et lucidité. »
A près de 90 ans, cette passion l’anime toujours, cette année il a présenté à Lyon le film que nous allons voir ; l’Institut Lumière a aimablement autorisé le directeur du cinéma à projeter cette présentation. Nous les en remercions.
Avec « Le secret de Veronika Voss », R. W.Fassbinde clôture sa trilogie post-nazisme, basée sur des personnages féminins : Maria Braun reconstruisait, Lola s’amendait, Veronika est rongée par le souvenir ; souvenir de sa gloire passée sous le 3e Reich, dont elle se fiche de la barbarie, comme Maria et Lola, rien n’était plus important que les lumières, l’admiration et un mari aimant.
Veronika, victime, peut-elle se venger ? « Au fond, dit Fassbinder, elles n’avaient jamais l’occasion de se venger, elles se défendaient en règle générale de façon purement autodestructrice. Même Maria Braun qui est plus habile encore à exploiter les sentiments que les gens éprouvent pour elle, perd finalement la partie, et devient prisonnière d’un monde d’hommes. »
R. W.Fassbinder évoque un thème souvent abordé dans son œuvre : le rapport dominant/dominé. Le film lui a été inspiré par les dernières années de la vie de l’actrice Sybille Schmidt (1909-1955)
Contact : clubcinemjc@hotmail.fr