Cornélia, 60 ans, mène une vie privilégiée à Bucarest, entourée de ses « amis » riches et puissants. Pourtant les relations tendues qu’elle entretient avec son fils la tourmentent. Celui-ci repousse autant qu’il peut la présence de cette mère possessive.
Quand Cornélia apprend qu’il est impliqué dans un accident de voiture, elle va utiliser toute son influence pour le sortir de cette situation où il risque une sévère peine de prison.
Mais l’enfer du fils est pavé des bonnes intentions de sa mère…
« Cornélia, une femme à qui la vie semble avoir souri. Avec un mari médecin et de hautes accointances, celle-ci appartient de plain-pied à la nomenklatura roumaine telle qu’elle existe au XXIe siècle ; un de ces microcosmes de nantis qui comme ailleurs dans le monde, se soucie peu des contingences du quotidien, convaincu au besoin que tout peut s’acheter ; tout sauf l’amour. Rigide, manipulatrice, jalouse, intrusive et lucide, la mère est transcendée par Luminita Gheorghiu, irréprochable de bout en bout. Jusqu’à réussir la prouesse d’instiller une forme de souffrance sous la carapace », écrit Gilles Renault qui titre son article : « Mère et fils », à la colle maternelle.
La presse roumaine à l’annonce de l’Ours d’Or berlinois, a explosé de joie devant ce nouveau prodige récompensé 6 ans après la palme d’or de Cristian Mungiu pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours » ; elle a même parlé d’un « miracle divin ».
« Budget minimal, chronique sociale hyperréaliste, casting impeccable.La recette de « Mère et fils » a fait mouche au festival de Berlin où Wong Kar Waï, président du jury, lui a décerné le prestigieux Ours d’or ». Onaïs Mehdi
Calin Peter Netzer appartient à une génération de cinéastes qui « a fait de la transition douloureuse qui a suivi la sortie du communisme, une source d’inspiration.» Ce film n’est pas seulement le portrait d’une mère trop possessive avec son fils, c’est aussi un film sur la bourgeoisie roumaine, un film sur la corruption et le trafic d’influence endémique dans le système socio-économique de la Roumanie d’aujourd’hui.
« Tout ceci est étonnant. Dans un pays qui compte des champions olympiques de natation sans avoir de bassins d’entraînement, dans un pays où il y a des villes entières sans cinéma, et où C.Mungiu promène ses films avec une caravane afin que les gens puissent les visionner, avoir la palme d’or et maintenant l’ours d’or, relève tout simplement du miracle. Heureusement Dieu est cinéphile. » Courrier international 2013