Après « Apnée » en 2016, le club-ciné de la MJC et Ciné Millau vous proposent « Oranges sanguines » (2021), de Jean-Christophe Meurisse, avec A. Steiger, C. Paou, L. Grasmug, L. Cravotta, O. Saladin, F. Blin, D. Podalydes, B. Gardin, V. Dedienne, P. Laffont et des acteurs de la troupe « Les chiens de Navarre » (interdit aux moins de 12 ans), le lundi 17 janvier à 20h30.
Au même moment en France : un couple de retraités surendettés tente de remporter un concours de rock, un ministre est soupçonné de fraude fiscale, et une adolescente rencontre un détraqué sexuel. Une longue nuit va commencer !
J.-C. Meurisse : « Je suis parti de faits divers qui se sont passés dans le monde. Souvent on fait des adaptations littéraires, là c’est à partir de faits divers. On voit la monstruosité du monde à travers ces faits divers. Chaque séquence est un film différent : comédie, comédie sociale, un truc politique, un film d’horreur, un thriller, un film intimiste… C’est comme un caméléon il change de couleur. Le film amène, sans volontarisme, à passer par plusieurs registres de genres. Comme dans la vie, on est traversé par plein d’émotions et on ne pense pas aux ruptures que l’on vit chaque minute, chaque heure. Pourquoi un film ne pourrait pas être comme ça ! On demande à ce qu’il ne soit pas comme ça pour des raisons commerciales, pour rassurer le public en disant : venez voir une comédie, un drame et ça c’est cloisonnant, enfermant… C’est un film transgenre ! »
Au cinéma comme au théâtre, J.-C. Meurisse procède de la même façon : il impulse des situations et les acteurs s’en emparent avec leurs propres mots, le choix de leurs mots, libérés ainsi du souci d’interprétation.
J’aime bien, dit-il, laisser émerger la sauvagerie de l’inconscient, représenter la face cachée de l’être, les 9/10e de l’iceberg qu’on ne voit pas. »
J.-C. Meurisse
Il compare ses acteurs à un orchestre, un jazz-band qui rassemble des solistes qui sont tous d’excellents musiciens. « Si tout vient de moi, je m’ennuie. Ce qui m’intéresse c’est d’avoir une planète, rencontrer un acteur qui a une autre planète, et on essaie d’en créer une troisième. Je veux voir des associations d’imaginaires. »
Le rire : Le rire n’est pas que celui éventuellement d’une potacherie ou d’un gag. Il y a un rire de résistance parce que quelquefois face au pire, le rire c’est comme un fusible en soi, c’est-à-dire que face à des choses terribles qu’on peut raconter, il ne reste plus qu’une chose qui est propre à l’homme, c’est le rire. »
L’art doit diviser : « S’il divise, il y a débat, et s’il y a débat il y a vitalité. »
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