Lundi 20 février à 20h30 le club-ciné de la MJC et le cinéma de Millau vous proposent un film de Wim Wenders tourné en 1987, «Les ailes du désir».
A Berlin, avant la chute du Mur, les anges Cassiel, Otto Sander, et Damiel, Brumo Ganz veillent sur les humains, et recueillent depuis des siècles leurs monologues intérieurs, tout ce qui chez eux traduit une recherche de sens et de beauté. Ils ne voient le monde qu’en noir et blanc et ne peuvent qu’assister aux événements, sans rien sentir, goûter, toucher. «Damiel qui a toujours ressenti le désir de porter à son tour la condition humaine, est si touché par Marion (Solveig Dommartin) trapéziste, si séduit par son âme et sa grâce, qu’il pourrait se décider à devenir humain et par conséquent mortel.» (Lionel Hurtrez). Prix de la mise en scène, Cannes, 1987.
Wim Wenders : « C’est seulement après Paris Texas, palme d’or 1984, et Les ailes du désir, qui ont réussi à toucher un plus large public, que ces deux notions du cinéma d’auteur et du cinéma commercial, se sont rencontrées.»
Entretien Serge Daney/Wim Wenders (20/09/87). Wim Wenders : « C’est pour montrer les humains que j’ai inventé les anges ; tous ceux qui apparaissent sont vus par les anges et deviennent les héros du film… Le besoin de l’ange vient de la nécessité de parler du bien… une ruse pour pouvoir parler de la gentillesse.» Dans les années 70, fasciné par la culture musicale et cinématographique des USA, Wim Wenders (né en 1945), porte un regard désabusé sur la société allemande d’après-guerre, et sa génération. Invité par Francis Ford Coppola, il part aux Etats-Unis en 1977, où il restera jusqu’au tournage de Paris, Texas. «Durant ces années, dit-il, j’ai fait des films pour éviter de regarder mon propre pays. »
Naget Miller : « L’Allemagne était devenue pour lui une terre d’anxiété. Il s’en était évadé pour tenter de se reconstruire une cellule intime. En vain. En 1986, c’est en poète qu’il revenait au pays. En fils bienveillant. Avec infiniment d’affection il explore les ruines douloureuses de sa terre natale. »
Accompagné dans son projet par son ami, Peter Handke qui a écrit pour le film : « Lorsque l’enfant était enfant, il marchait les bras ballants, voulait que le ruisseau soit rivière et la rivière fleuve, que cette flaque soit la mer. Lorsque l’enfant était enfant, il ne savait pas qu’il était enfant, tout pour lui avait une âme et toutes les âmes étaient unes. Lorsque l’enfant était enfant, il n’avait d’opinion sur rien, il n’avait pas d’habitude, il s’asseyait en tailleur, démarrait en courant, avait une mèche rebelle, et ne faisait pas de mines quand on le photographiait. »