« Histoire d’un regard », avec l’ACSA et le club-ciné MJC

Jeudi 18 novembre, l’ACSA, le club-ciné MJC et Ciné/Millau vous proposent une conférence de Viviane Dalles « Quand la photo devient une façon de vivre », à 15h à la salle René Rieux et le documentaire de Mariana Otero « Histoire d’un regard » à 20h30 au cinéma de Millau.

Le regard, c’est celui de Gilles Caron, journaliste photo/reporter. Cohn-Bendit et son regard narquois devant un CRS : c’est lui. L’enfant famélique qui déclenchera l’aide humanitaire : c’est lui. « Le choc des photos » sur Paris Match, c’est souvent lui.

Une carrière fulgurante, il disparaîtra en 1970 à l’âge de 30 ans ; Gilles Caron ne reviendra pas de son dernier reportage au Cambodge.

Raymond Depardon (archives INA 2002) : « Gilles Caron était un photographe formidable, moderne, c’est-à-dire qu’il était conscient, il avait une conscience politique, il lisait les journaux, il réfléchissait et il partait avant même que l’événement se déclenche, en disant : « sans doute il va y avoir quelque chose, c’est forcé, il va y avoir quelque chose. C’était quelqu’un d’assez entier, qui photographiait près des gens, parce que dans les photos de guerre ou d’action, il faut être avec les gens, ce n’est pas au téléobjectif. Il se sentait une responsabilité morale. Je crois que j’étais le plus proche de lui… C’était quelqu’un, c’est le grand témoin de mai 68, et c’était quelqu’un qui adhérait complètement à ce qu’il faisait. »

« Histoire d’un regard »

L’histoire, c’est Mariana Otero qui la raconte à partir de son analyse des photos de Gilles Caron que la Fondation lui a confiées. Elle retrace son parcours géographique, mais aussi mental.

Emmanuel Raspiengeas : « Pellicule après pellicule, Mariana Otero, dépositaire de ce regard se laisse dériver dans le courant tumultueux d’une vie se déployant sous ses yeux, de sa source : rouleau numéro 1, à son estuaire : rouleau numéro : 19 599. »

100 000 photos qu’il a fallu ordonner, classer… « Un travail passionnant, totalement chronophage, totalement obsessionnel… », dit-elle. Et c’est la troisième strate du film.

Comment, de quelle façon, l’histoire de Gilles Caron fait écho à la sienne ?
Histoire du regard de Gilles Caron.
Histoire du regard de M.Otero sur Gilles Caron.
Histoire de destins qui entrent en résonance.
Emouvant et vertigineux, vertigineux et fascinant.